Une communication de Monsieur le Ministre du Dévéloppement Durable, de l Economie, de la Promotion des Investissements et de la Prospective.
Cette intervention s'inscrit dans le cadre de la poursuite de la campagne de communication et de vulgarisation de l'opération liée à l'emprunt Obligataire de 100 milliards.
Depuis plusieurs années, le Gabon fait face à un environnement international qui exige des autorités une gestion exemplaire des finances publiques et une maitrise accrue de l’endettement du pays. Les ratios d’endettement du pays, maintenus à un niveau très bas lors de la fin de la dernière décennie (du fait l’opération de rachat anticipée de la Dette auprès du Club de Paris) ont augmenté ces dernières années en raison des nouveaux emprunts contractés et de facteurs principalement exogènes. Pour autant, la viabilité de la dette publique ne fait actuellement aucun doute, et sera préservée tant que les autorités gabonaises œuvreront pour une politique prudente et conservatrice de gestion de la dette.
Tout d’abord, il convient de rappeler que la détérioration récente des indicateurs d’endettement public ne reflète pas un recours massif à la dette, mais la conjonction de facteurs exogènes, et notamment (i) la consolidation d’éléments non comptabilisés jusqu’ici dans la dette publique (avances statutaires, dettes conventionnés, instances du Trésor, remboursement TVA), (ii) l’effet récessif de la baisse des prix du pétrole sur le PIB nominal qui induit une hausse artificielle des ratios, et (iii) un affaiblissement du franc CFA face au dollar, qui a entrainé un renchérissement mécanique ponctuel de la dette extérieure du pays. Par ailleurs, les emprunts obligataires internationaux contractés sur la période récente 2013 – 2017 ont exclusivement servi la réalisation d’une opération de restructuration de la dette et à financer les chantiers prioritaires liés au programme de développement du pays.
La consolidation de nouveaux agrégats dans les statistiques de dette publique répond à un impératif de transparence accrue et l’exigence d’une politique conservatrice de suivi des engagements de l’Etat. Les effets mécaniques de hausse des ratios d’endettement liés à la chute des prix du pétrole et à l’affaiblissement du FCFA sont quant à eux en train de s’inverser, ce qui devrait permettre une stabilisation de l’endettement global du pays sous la barre des 60%, un niveau parfaitement soutenable et nettement en deçà de la norme communautaire fixée à 70% du PIB. La récente revue du FMI a réajusté le ratio dette par rapport au PIB à 59% contrairement au 64% annoncé en 2017.
Ensuite, afin de placer la dette du pays sur une trajectoire décroissante, et reconstituer ainsi une marge de manœuvre suffisante pour faire face à d’éventuels nouveaux chocs, les autorités ont entamé un programme d’ajustement fiscal ambitieux, en partenariat avec les institutions multilatérales. La mise en œuvre satisfaisante de ce programme a d’ailleurs permis à la Banque Mondiale et à la Banque Africaine de Développement de débloquer de nouvelles tranches d’appuis budgétaires qui permettront d’ici la fin de l’année d’apurer l’ensemble des arriérés commerciaux extérieurs du pays. La substitution de ces arriérés par de la dette concessionnelle à bas coût améliorera encore les indicateurs de viabilité de la dette gabonaise et permettra de l’inscrire sur une trajectoire résolument décroissante.
Enfin, les indicateurs de liquidité de la dette gabonaise demeurent excellents. Le Gabon n’aura en effet aucun problème à honorer ses engagements durant les prochaines années puisque le programme conclu afin le FMI assure la couverture de l’ensemble des besoins de financements, y compris ceux liés au service de la dette, sur les trois prochaines années.
Pour finir, la récente opération de refinancement que le Gabon a lancé sur les marchés internationaux a prouvé que les investisseurs étaient parfaitement confiants dans la capacité du Gabon à soutenir son niveau de dette actuel. En effet, malgré le peu d'activité sur les marchés internationaux en août, le Gabon a été capable d'attirer une demande supérieure à trois fois le montant recherché.
Les autorités gabonaises devraient continuer à œuvrer pour une gestion prudente et transparente de l’endettement du pays.