Le Conseil d’Etat est la plus haute juridiction de l’Etat en matière administrative et joue un rôle de conseiller du Gouvernement.
La Constitution de la République gabonaise en son article 30 dispose que les projets de lois, d'ordonnances et de décrets réglementaires sont délibérés en conseil de ministres après avis du conseil d'Etat.
Il s’agit, d’un point de vue juridique, d’un examen portant sur le droit, la forme et l’opportunité du texte. D’un point de vue formel, il peut également proposer une rédaction plus cohérente ou plus claire du texte. Enfin, il peut attirer l’attention du Gouvernement sur l’opportunité ou non du texte dont il est saisi. Il ne s’agit pas d’opportunité politique, mais de l’opportunité au regard de critères comme la cohérence avec d’autres textes juridiques ou le contexte financier de l’action publique.
Le Gouvernement n’est pas tenu de suivre l’avis du Conseil d’État, mais la tradition veut qu’il en tienne compte. S’agissant des décrets, pour certains d’entre eux, le Gouvernement ne peut édicter que le texte adopté par le Conseil d’État ou le projet qu’il lui a soumis.
De manière facultative, le Conseil d’État peut conseiller le Gouvernement, après avoir été saisi par lui, sur tout sujet posant problème. Il rendra alors un avis longuement motivé qui doit pouvoir éclairer le Gouvernement.
Les avis donnés au Gouvernement sont alors secrets, sauf si le Gouvernement en décide autrement, ce qu’il fait de plus en plus.
Le Conseil d’État peut aussi, de lui-même, attirer l’attention du Gouvernement sur des réformes lui paraissant conformes à l’intérêt général.
Le législateur gabonais a également apporté des précisions quant aux compétences contentieuses du Conseil d'Etat. En effet, le Conseil d'Etat connaît en premier et dernier ressort des recours pour excès de pouvoir contre les décrets à caractère individuel, contre les actes administratifs unilatéraux, individuels ou règlementaires dont le champ d'application s'étend au-delà du ressort d'une Cour d'appel statuant en matière administrative.