Hugues MBADINGA

Selon les chiffres de la Banque mondiale en 2016, l’économie chinoise est la deuxième économie au monde avec un PIB de 11 199 milliards de dollars, contre 18 569 milliards de dollars pour les USA, qui reste la première puissance. La plupart des analystes prévoient que d’ici 2024, la Chine devrait ravir la place aux USA comme première économie dans le monde.

Grace à une politique très ambitieuse de croissance externe, la Chine s’est imposée comme étant un acteur incontournable de l’économie mondiale. Cette tendance s’est confirmée avec l’Afrique. Sur le plan commercial, la Chine est devenue le premier partenaire de l’Afrique avec un niveau d’échanges de 200 milliards de dollars. Lors du sixième Forum de Coopération Chine Afrique, le Premier Ministre Chinois Li Keqiang annonçait que ces échanges devraient atteindre d’ici 2020 le chiffre record de 400 milliards de USD ;

La présence de la Chine en Afrique aujourd’hui se manifeste par l’existence de 2500 entreprises chinoises implantées en Afrique dans de nombreux secteurs, ce qui en fait le quatrième investisseur. Sur le plan financier, c’est plus de 75 milliards de FCFA de financements publics chinois que ce pays a accordé aux pays africains entre 2000 et 2011. Dans le cadre du forum de coopération Afrique-Chine (FOCAC), la Chine a mis en place un fond pour le financement de la coopération économique. Doté d’un capital de 5 milliards de dollars, il devrait progressivement atteindre 10 milliards de dollars.

Notre pays n’échappe pas à cette réalité. Les financements de la chine au profit de notre pays ont atteint en 2016 le montant de 700 milliards de FCFA, soit 17% du portefeuille de la dette. Plusieurs projets importants ont pu être réalisés dans ce cadre à savoir, le barrage hydroélectrique de Grand Poubara, la sécurisation du réseau électrique de Libreville, mais aussi des projets routiers et en infrastructures de grande importance.

Depuis ces dernières années le Gabon entretient des bons rapports avec les structures de financements publiques et privées chinoises telles que Eximbank Chine ou la Banque Chinoise de Développement et des banques commerciales telles que ICBC ou China Construction Bank.

C’est dans ce cadre que la Direction Générale de la dette a effectué une mission en Chine du 19 au 25 mars 2018, dans le but de maintenir le dialogue avec ses partenaires financiers traditionnels mais aussi ouvrir de nouvelles perspectives, notamment avec l’agence de crédit export chinoise SINOSURE ou le CADFUND, le fonds mis en place dans le cadre du FOCAC.

Le nouveau paradigme que veut promouvoir le Directeur Général de la Dette, sous les orientations du Gouvernement est celui de construire avec la Chine un partenariat financier basé certes sur les financements souverains, mais aussi sur les financements directs par les entreprises chinoises, surtout dans les secteurs productifs (Energie, Pétrole, Mines, Routes etc. .), sous forme de PPP ou de Project Finance. En effet, pour maintenir la capacité du pays à rembourser sa dette, le Gabon doit mettre l’accent sur les investissements qui n’obèrent pas le poids de la dette mais bien au contraire sont susceptibles de rehausser le niveau des revenus que peut attendre le pays.

Cette mission a été également été l’occasion de rassurer les différents partenaires sur la volonté du Gabon de maintenir son crédit auprès des partenaires, malgré les difficultés de trésorerie persistantes. Afin d’échanger de manière permanent sur les problématiques financières, une plateforme de communication financière a été établie entre les deux parties.